LES CLASSIQUES NE SONT JAMAIS DÉMODÉS
itinéraire artistique dans Lisbonne . ..
Il existe des lieux qui ne passent jamais de mode. Qui se réinventent à chaque spectacle, qui surprennent à chaque visite, qui offrent des moments inoubliables. Comment ne pas ressentir toutes les émotions d'une aria en live ou d'un ballet ? Comment ne pas admirer la beauté des lignes architectoniques d'un bâtiment ? À chaque saison, l'affiche change. Les raisons ne manquent donc pas de revenir toujours aux mêmes endroits.
Basilique de l'Étoile
Sa coupole s'impose sur le ciel de Lisbonne. Une des expositions d’art portugais les plus notables de la deuxième moitié du XXe siècle, de style baroque tardif. Sa construction est liée à une légende : la princesse D. Maria, en se mariant à son oncle D. Pedro III, aurait fait la promesse de construire un couvent pour l'Ordre des Carmélites déchaussées quand naitrait son premier fils. Son vœu réalisé, les travaux ont commencé en 1777, alors que D. Maria I était déjà sur le trône et bien que son premier né soit décédé peu de temps après.
La basilique a été inaugurée en 1788. Parmi les nombreux trésors, se trouvent les sculptures de la façade, faisant allusion au mystère du Sacré Cœur de Jésus, la peinture « La Cène » de Pompeo Batoni, sur le maître-autel et la crèche composée de 500 personnages en terre cuite, de Machado de Castro. Le monument national est le panthéon de la reine. Il vous est possible de monter jusqu'à la terrasse, si vous avez le souffle pour gravir les 114 marches. De là, la vue s'étend du Tage à la Serra de Sintra. Vous pouvez ensuite vous reposer dans le romantique jardin de l'Étoile, de l'autre côté de la rue.
Praça da Estrela, Lisbonne
Tous les jours
Tel. (+351) 213 960 915
Couvent des Carmes
Symbole de la mémoire du séisme qui, en 1755, a dévasté la capitale, le couvent a été construit en 1389, à la demande de D. Nuno Álvares Pereira, qui, plus tard, y entrera et consacrera sa vie à la religion. De l'ancien bâtiment, le corps des nefs de l'église est resté à ciel ouvert, créant un décor de ruines idyllique, qui enchante les visiteurs. En 1836, la partie habitable a été convertie en installations militaires. La caserne des Carmes a été le théâtre de la révolution des œillets, du 25 avril 1974, qui a renversé l'Estado Novo.
Avec l'extinction des ordres religieux, il est devenu l'adresse du musée archéologique et a pour objectif de sauvegarder le patrimoine national, auquel d'importantes collections provenant de différentes fouilles archéologiques se sont jointes. Sa collection réunit des artéfacts et des œuvres allant de la Préhistoire à la période contemporaine. Des visites guidées sont proposées.
Largo do Carmo, Chiado, Lisbonne
de 10h à 18h Fermé le dimanche
Tél. (+351) 213 460 473
www.museuarqueologicodocarmo.pt
Musée national des Carrosses
Cette promenade nous invite à un voyage dans le temps, digne des rois et des reines, entre les véhicules utilisés par la noblesse, les charrettes et les voitures à cheval, voitures de gala et de promenades, du XVIe au XIXe siècles, la plupart en provenance de la maison royale du Portugal. Elle est considérée comme étant l'une des plus notoires collections de ce genre car elle nous fait découvrir l'évolution technique des transports à traction animale et l'art décoratif des carrosses, jusqu'à l'apparition des automobiles. Le musée original date de 1905, mais depuis 2015, il dispose de nouvelles installations et cela a permis d'agrandir l'espace d'exposition du musée le plus visité du pays.
Avenida da Índia, 136, Belém, Lisbonne
de 10h à 18h Fermé le lundi.
Tél. (+351) 210 732 319
museudoscoches.gov.pt
Photo : João Paulo Ruas
Centre culturel de Belém
Situé dans une zone où les monuments historiques sont très nombreux, il a été l'un des ouvrages les plus controversés de la ville à l'époque de sa construction. Conçu pour accueillir la présidence portugaise de l'Union européenne, en 1992, et devenir plus tard un pôle culturel, il a été érigé à l'endroit même où la mémorable Exposition du monde portugais a eu lieu en 1940. Le projet de l'architecte Manuel Salgado comporte le centre d'expositions, le centre de spectacles et le centre de réunions, sans compter différents espaces en plein air. Depuis 2007, il héberge également le musée collection Berardo, de design et d'art moderne. L'offre culturelle de la ville a changé avec l'ouverture du CCB et le programme des spectacles reflète l'importance que l'espace a pris, devenant incontournable selon ce qu'affirment les artistes, surtout de la musique et de la danse. Il existe aussi des programmes pour toute la famille et des activités le week-end.
Praça do Império
Tous les jours
Tél. (+351) 213 612 627
www.ccb.pt
Palais national d'Ajuda
Quand le tremblement de terre a semé la panique à Lisbonne, la zone de faible intensité sismique, Belém-Ajuda, a été la moins touchée par la catastrophe. La famille royale a survécu mais le roi D. José I ne se sentait pas en sécurité dans des bâtiments de pierre et de chaux, qu'il a vus s'écrouler. C'est le besoin d'avoir une résidence plus sûre qui l'a poussé à ordonner la construction du palais en bois, pour mieux résister aux secousses sismiques. Le nouveau palais a été la résidence de la cour durant les règnes qui ont suivi, jusqu'à la proclamation de la République et l'exil de la famille royale au Brésil qui en a résulté. Le palais a alors été fermé. Il a, à nouveau, ouvert ses portes au public en 1968, recréant les ambiances et les collections - orfèvrerie, bijouterie, textiles, mobilier, verre et céramique, ainsi que les collections de peinture, gravure, sculpture et photographie -, à partir d'une recherche historique rigoureuse de la maison royale de la fin du XVIIIe siècle , ce qui en fait l'un des ensembles d'arts décoratifs les plus singuliers du pays. Pour des raisons de sécurité et de conservation, de nombreuses pièces sont présentées en expositions temporaires. Monument national, c'est la résidence choisie pour de nombreuses cérémonies protocolaires de l'État. Cela vaut la peine de souffler la poussière du temps et de découvrir le palais.
Largo da Ajuda, Lisbonne
de 10h à 18h Fermé le mercredi.
Tél. (+351) 213 637 095
www.palacioajuda.gov.pt
Photo : Brisid H
Fondation Calouste Gulbenkain
Héritage laissé par Calouste Sarkis Gulbenkian (1869-1955), homme d'affaires, collectionneur d'art et philanthrope d'origine arménienne né dans l'Empire Ottoman, qui a vécu dans la capitale portugaise les dernières années de sa vie et a voulu y laisser une fondation pouvant servir l'humanité. La Fondation, spécialisée dans les activités artistiques, héberge depuis 1956 le musée avec la collection personnelle du mécène, composée de six mille pièces de différents styles et de différentes époques, d'art égyptien à gréco-romain et islamique, ainsi qu'une collection dédiée à René Lalique, le maître verrier et bijoutier français. Le centre d'art moderne (CAM) complète la collection avec des œuvres du XXe et XXIe siècles. Il accueille également le chœur de l'orchestre Gulbenkian, la bibliothèque d'art, des expositions temporaires, des conférences et une vaste programmation musicale. À l'extérieur, le jardin des architectes paysagistes António Viana Barreto et Gonçalo Ribeiro Teles, invite à la promenade ou au plaisir de se livrer à la lecture dans l'un des nombreux recoins verdoyants. La cafétéria et le restaurant de Gulbenkian sont une agréable proposition gastronomique et vous pouvez également acheter des objets publicitaires du musée ou des livres dans les boutiques du siège et au CAM.
Av. de Berna, 45 A, Lisbonne
de 10h à 18h Fermé le mardi
Tél. (+351) 217 823 700
www.gulbenkian.pt
Photo : João Pimentel Ferreira
Théâtre national de São Carlos
Des œuvres majeures des grands compositeurs sont chantées, mais des concerts sont aussi donnés par le chœur symphonique. L'emblématique salle de spectacle inaugurée le 30 juin 1793 continue d'être unique, avec une vocation spécifique pour la présentation d'opéra. Elle possède une programmation régulière dans trois espaces - la salle principale, le grand hall et le foyer. À la fin de chaque saison, c'est à l'extérieur du théâtre que durant trois mois, se réalise le « Teatro ao Largo », littéralement théâtre au large, la célébration de la musique et des arts de l'interprétation. Son accès est gratuit. Partie intégrante de la route européenne des théâtres historiques, il organise des visites guidées sur demande, une excellente opportunité pour voir ce qui se passe derrière le rideau.
R. Serpa Pinto, 9, Chiado, Lisbonne
Tél. (+351) 213 253 045
www.tnsc.pt
Musée de Lisbonne - Théâtre romain
Comme si nous entrions à l'intérieur de la terre, entre deux bâtiments de différentes époques, l'un du XVIIIe siècle et l'autre de la fin du XIXe siècle, c'est-à-dire un exemplaire de l'architecture industrielle dans lesquels fonctionnaient autrefois une typographie et une usine de valises, l'un des monuments les plus importants d'Olisipo, un port important de la province de la Lusitanie, a été découvert il y a 220 ans. Ce n'est qu'en 1798, avec la reconstruction pombaline de la ville après le tremblement de terre, que le théâtre construit à l'époque de l'empereur Auguste et qui était encore enterré depuis le IVe siècle après J.C. a été découvert. Avec une surface d'exposition et un centre archéologique, il permet de voir la collection archéologique romaine comportant des chapiteaux, des bases des colonnes, des sculptures, des épigraphes et des céramiques.
Rua de S. Mamede, 3A, Castelo, Lisbonne
de 10h à 18h Fermé le lundi et le dimanche
Tél. (+351) 218 172 450
www.museudelisboa.pt
Photo : TurismoenPortugal
Jardin botanique de Lisbonne
C'est le poumon de la ville. Conçu à la moitié du XIXe siècle en tant que jardin scientifique pour l'enseignement et la recherche en botanique de l'école polytechnique, il est né à l'initiative du Comte de Ficalho e de Andrade Corvo, professeur dans cet établissement d'enseignement. Les premiers jardiniers ont collecté différentes plantes provenant de toutes les parties du monde où il existait une souveraineté portugaise. Les terrains étaient fertiles et les espèces prenaient racine avec facilité, permettant à cette tâche verte de s'imposer rapidement dans le centre urbain. Et la richesse des espèces tropicales originaires de Nouvelle Zélande, d'Australie, de Chine, du Japon et d'Amérique du Sud atteste de la douceur du climat de Lisbonne et de la singularité des microclimats créés. Certaines collections sont notables, comme celle des palmiers venus de tous les continents ou des cycadacées, l'un des ex-libris du jardin. Et ici, comme dans une salle de spectacles, le changement des saisons amène la diversité, les couleurs et les sons, accompagnant l'arrivée des volatiles et le jeu de lumières et d'ombre, tout au long de la journée.
Rua da Escola Politécnica 56/58, Príncipe Real ao Rato, Lisbonne
de 9h à 20h Tous les jours
Tél. (+351) 213 921 800
www.museus.ulisboa.pt
Photo : Paul Hermans
Maison Fernando Pessoa
« I know not what tomorrow will bring (Je ne sais pas de quoi demain sera fait », a écrit Fernando Pessoa (1888-1935) au crayon, la veille de sa mort, ses dernières paroles. Venu de lui, nous ne savons jamais ce que nous saurons demain parce qu'il y a encore beaucoup à connaître de l'univers du plus grand nom de la littérature portugaise. Il a écrit de façon compulsive depuis son enfance et a gardé presque tout ce qu'il produisait. Il existait un coffre où il a déposé plus de 25 mille feuilles avec poésie, contes, critiques littéraires, traductions, textes seuls, cartes astrologiques, dactylographiées ou manuscrites, en portugais, anglais et français. Il signait avec différents noms, comme s'ils étaient plusieurs à habiter en lui. Il les appelait des hétéronymes. Les plus connus sont Alberto Caeiro, Ricardo Reis, Álvaro de Campos et le semi-hétéronyme Bernardo Soares. Cette collection est répartie entre la bibliothèque nationale et la maison où il a vécu les quinze dernières années de sa vie, aujourd'hui dédiée à sa vie et à son œuvre. Nous pouvons y voir aussi un peu de mobilier, quelques objets et des documents personnels. C'est un lieu incontournable pour connaître l'homme et l'auteur, s'il est possible de séparer ces deux facettes. Des clubs de lecture, des ateliers, des visites guidées, la présentation de livres et des concerts font partie de la programmation. C'est un lieu répondant à la frénésie de ceux qui admirent l'écrivain. Pour compléter ce circuit de classiques, prendre le livre « Lisboa – O que o Turista Deve Ver » - Lisbonne - Ce que le touriste doit voir - (Livros Horizonte), un guide touristique écrit par Pessoa lui-même, où le patrimoine fondamental de la ville est parcouru.
Rua Coelho da Rocha, 16, Campo de Ourique, Lisbonne
de 10h à 18h Fermé le dimanche
Visites : en portugais - lundi, jeudi et samedi, 15h ; en anglais - lundi, vendredi et samedi, 11h30.
Tél. (+351) 213 913 270
www.casafernandopessoa.pt